mercredi 15 avril 2020
Les ministres des Finances du G20 ont annoncé avoir trouvé un accord pour suspendre cette année le paiement de la dette des pays les plus pauvres. Les 12 milliards de dollars de dettes des 77 pays concernés ne seront donc pas annulés, comme les organisations de la société civile l’avaient appelé de leurs voeux, mais leur paiement sera reporté entre 2022 et 2024, avec des intérêts accumulés.
“Cette annonce est un pas en avant, elle permet de gagner du temps, mais elle est clairement insuffisante : la question de l’annulation se reposera inévitablement, dans la mesure où la situation économique des pays concernés pâtira de la présente crise pendant encore longtemps”. explique Fanny Gallois, coordinatrice de la Plateforme Dette et Développement.
Par ailleurs, alors que Bruno Le Maire avait annoncé hier une suspension du paiement des dettes dues aux créanciers privés, l’annonce du G20 ne fait état que d’un appel à ces créanciers à suspendre la dette, sur une base volontaire.
D’après Lison Rehbinder, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire : “C’est très inquiétant car les sommes dégagées par le moratoire pourraient être détournées pour le paiement des spéculateurs privés. Les pays créanciers doivent légiférer pour protéger les bénéficiaires de ces suspensions de dette de tout comportement prédateur de la part des créanciers privés.”.
L’impasse dans laquelle se retrouvent ici les pays du G20 et du Club de Paris pour coordonner une action de l’ensemble des créanciers montre la nécessité urgente d’un mécanisme onusien de restructurations de dettes rassemblant l’ensemble des créanciers publics et privés.
Contacts presse :
CCFD-Terre Solidaire
Sophie Rebours : 07 61 37 38 65
Lison Rehbinder : 07 61 70 92 51
Plateforme Dette et Développement
Fanny Gallois : 06 19 89 53 07
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