Réunions Annuelles du FMI et de la Banque Mondiale

Leur rôle dans la crise de la dette absent des réflexions

lundi 28 octobre 2024

Les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, se déroulant du 25 au 27 octobre, ont déçu la société civile, alors même que ces institutions célèbrent leur 80e anniversaire. Face à une dette publique mondiale record et à une faible croissance, elles continuent de prôner l’austérité et des approches de marché qui ont échoué, exacerbant les inégalités et aggravant l’urgence climatique. En réponse à ces réunions, plus de 150 organisations de la société civile dans le monde ont signé une déclaration proposant 9 recommandations pour répondre à la crise de la dette actuelle.

Les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, se déroulant du 25 au 27 octobre, ont déçu la société civile, alors même que ces institutions célèbrent leur 80e anniversaire. Face à une dette publique mondiale record et à une faible croissance, elles continuent de prôner l’austérité et des approches de marché qui ont échoué, exacerbant les inégalités et aggravant l’urgence climatique. Eurodad, un réseau pour la justice financière, critique l’inaction des institutions et des grandes puissances comme le G20, qui n’ont proposé aucune mesure concrète pour la crise de la dette. Le FMI et la Banque mondiale insistent sur plus de prêts, mais sans allègement de dette, ces solutions risquent d’aggraver les problèmes, notamment dans les pays du Sud. Pour Eurodad, l’accent doit être mis sur des subventions et des réformes plus ambitieuses, loin de la logique de financement privé qui ne profite pas aux pays les plus pauvres.

En parallèle de ces réunions, plus de 150 organisations de la société civile (dont la PFDD) ont signé une déclaration à l’occasion de « Journées mondiales d’action contre le FMI et la Banque mondiale - Exigeons la justice en matière de dette, d’économie et de climat ! ». Cette déclaration fait un état des lieux sinistre du rôle du FMI et de la Banque Mondiale (et des pays du Nord) dans l’endettement des pays du Sud et propose 10 recommandations pour répondre à la crise de la dette.

Les pays du Nord doivent immédiatement annuler toutes les dettes illégitimes et insoutenables, remplir leurs obligations financières envers le Sud et supprimer les politiques de prêt néfastes :

  • Outre les prêts bilatéraux, il faut également obliger les créanciers privés relevant de leur juridiction à participer aux annulations de dette ;
  • Les gouvernements des pays riches pollueurs doivent immédiatement remplir leur obligation de fournir un financement climatique adéquat, de meilleure qualité, nouveau et supplémentaire basé sur des dons, dans le cadre de la reconnaissance, de la restitution et des réparations de la dette climatique et écologique due au Sud ;
  • Les fonds pour l’action climatique doivent être publics, non générateurs de dette, démocratiques et régis de manière indépendante par des mécanismes financiers dans le cadre de la CCNUCC et en dehors du FMI et de la BM ;
  • Supprimer complètement les conditionnalités et les surtaxes des prêts du FMI.

L’Assemblée Générale des Nations Unies doit :

  • Établir un mécanisme sur les dettes souveraines qui soit juste, transparent, démocratique et multilatéral, sur la base d’une convention-cadre, sous les auspices de l’ONU, afin de résoudre les crises actuelles de dettes illégitimes et insoutenables et d’éviter qu’elles ne se reproduisent à l’avenir ;
  • Faire avancer les mesures visant à faire respecter les droits humains, la paix et les obligations de protection de l’environnement du FMI, de la BM et des créanciers privés, et mettre fin à leur impunité en matière de prêts destructeurs.

Les pays du Sud doivent :

  • S’engager à donner la priorité à la mobilisation des ressources domestiques et aux dépenses publiques afin de garantir le financement adéquat et durable des droits humains et des services publics. Cela implique de dissocier les modèles économiques de la demande pour générer des devises étrangères à des fins de service de la dette ;
  • Entreprendre des audits de la dette nationale dans le cadre d’un processus participatif afin d’établir les responsabilités et de préciser les réparations dues au titre des dettes illégitimes existantes ;
  • Affirmer le droit souverain des Etats à prendre les mesures appropriées pour s’attaquer aux dettes illégitimes et prévenir les dettes insoutenables, y compris le droit d’arrêter le paiement de la dette.

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